Hotaru Mizuno - Muette, Impassible [PRIS]

Elève :

Nom : Mizuno
Prénom : Hotaru
Âge : 17 ans

Année ? Deuxième

Caractère : Jamais on ne verra de sourire sur son visage. Hotaru est très fermée à son entourage, toujours distante avec ses camarades. C'est une jeune fille très mystérieuse qui ne parle jamais, si bien qu'on pourrait penser qu'elle est muette. Elle a pour habitude de ne pas répondre aux questions qu'on lui pose - que ce soient venant de professeurs, d'un membre de la famille ou de camarades - de manière magistrale : elle est capable de regarder dans les yeux son interlocuteur de manière intense et de partir comme si de rien n'était, plantant la personne sur place avec sa question, ridicule. En classe, les professeurs ont perdu toute patience et ne lui posent plus de questions pour vérifier si elle suit bien leur cours, car elle les fixe sans rien dire de manière assez gênante sans répondre. Elle réussit à dissuader quiconque de l'approcher dès leur première rencontre. Elle est toujours seule, et personne n'a jamais su si cette solitude la dérange ou non, car elle est toujours impassible.

Physique : Elle possède de très longs cheveux lisses qu'elle teint régulièrement, si bien que une des questions qu'on lui pose souvent est : "Quelle est ta couleur de cheveux d'origine ?". Ses grands yeux qui ont perdu tout éclat sont bleu clair, plutôt gris métallique. Son visage a poussé certains à lui imaginer des origines Elfiques, car ses traits sont fins et bien tracés. Tout le monde reconnait sa beauté mystérieuse et envoûtante, et c'est cela qui attire ses camarades. C'est une grande gothique : elle ne porte que du noir et du blanc. Ses habits sont très complexes, et elle est capable de porter des talons très hauts, mais jamais des talons aiguilles. Elle met très souvent des robes, et ne lésine pas sur les accessoires et les dentelles. Le contraste entre les tons sobres de ses tenues et les couleurs inhabituelles de ses cheveux est frappant sans pour autant être laid.

Histoire : Hotaru est née dans une famille très riche. Son père était le patron d'une très grande entreprise, aussi avait-il peu de temps pour sa fille qu'il ignorait totalement. Sa mère, quand à elle, était une avocate très réputée et énormément demandée. Elle passait son temps libre le nez fourré dans ses papiers, à gérer les affaires de la famille. Ils logeaient dans un immense manoir avec les oncles et les tantes. Eux-mêmes ne faisaient que travailler. Hotaru passa ses cinq premières années totalement seule avec sa gouvernante qui ne pensait qu'à satisfaire ses parents et qui se montrait très dure avec elle, si bien que la petite passait des heures sur une chaise en s'ennuyant alors qu'elle aurait pu s'amuser dehors. Son monde se limitait au manoir et au paysage qu'elle voyait par la fenêtre, et sa compagnie se résumait à sa nourrice. De plus, la maison était entretenue par des servantes, chose assez inhabituelle pour l'époque. Dès qu'elle ouvrait la bouche pour parler, sa gouvernante la morigénait avec force et Hotaru avait droit à une paire de claques. Étant donné qu'elle ne sortait jamais dehors, elle n'avait aucune culture sur le monde extérieur, aucun ami, aucun camarade qu'elle aurait pu se faire à l'école - sa gouvernante se chargeait de son éducation.

Jusqu'à ce fameux jour. Elle avait alors six ans, et apprit qu'un autre oncle arrivait, accompagné de son fils qui avait le même âge qu'elle. D'abord, elle ne comprit pas. Quelqu'un de son âge ? Ça existait ? Elle n'avait vu que des visages adultes et sévères... Elle, si fermée qui ne voyait que du noir autour d'elle et qui n'avait pas le droit de penser, ne pouvait s'imaginer quelqu'un qui n'aie pas ce visage pincé et autoritaire. Sa gouvernante alla les accueillir avec la petite qui observait le garçon comme si c'était un monstre. Il avait un grand sourire aux lèvres - un sourire ? Aussi étrange que cela paraisse, elle n'en avait jamais vu un, encore moins aussi sincère que celui-ci. Et où était sa mère ?

Il voulut aussitôt sympathiser avec Hotaru, ce que la gouvernante n'approuvait guère, mais le père du garçon était catégorique : son fils devait connaitre la jeune fille. A vrai dire, c'était seulement pour perpétuer leur lignée, mais elle ne le sut jamais. En tout cas, ce sourire si chaleureux qu'elle voyait sur le visage du garçon - qui se nommait Kaoru -, si gentil, si généreux lui réchauffait son cœur qu'elle croyait gelé à tout jamais. Sa gouvernante les laissait parfois seuls tous les deux, et elle écoutait les récits enthousiastes du garçon à propos de sa vie avant d'arriver dans le manoir. Sa mère qui le chérissait était morte, et son père qui était toujours distant avec lui avait été chargé de son éducation. Il lui confiait ses craintes, son chagrin, son bonheur, et elle recevait tout.

Au début, elle se contentait de l'écouter, mais elle arriva à formuler quelques phrases de temps à autre. Au fil du temps, elle devenait de plus en plus proche avec lui, plus intime. Sans s'en rendre compte, elle commença à se confier à lui, et à se lier de plus en plus à lui. Elle prenait goût à la vie, et se permettait même parfois quelques petits sourires. Ce n'est que six ans plus tard, alors qu'elle avait onze ans, qu'elle comprit qu'elle ne pourrait vivre sans le visage de Kaoru. Elle vit ses sentiments grandir à une vitesse stupéfiante, sans se rendre compte que ce n'était plus de l'amitié mais quelque chose de plus fort.

Elle nourrit alors ses sentiments activement, savourant chaque sourire qu'il lui offrait, profitant de sa beauté. C'était lui qui l'avait sortie de son calvaire, l'avait arrachée de la monotonie de sa vie. Sa gouvernante lui paraissait même plus agréable, et les têtes qui l'entouraient moins fermés et antipathiques. Elle se surprit à avoir des goûts - oui, des goûts. Avant, elle s'habillait comme on voulait qu'elle s'habille, mangeait ce qu'on voulait qu'elle mange, se comportait comme on voulait qu'elle se comporte. Là, elle avait l'impression que tout était possible... D'ailleurs, le jeune garçon l'emmenait parfois en cachette hors de la maison, et le paysage autour d'elle lui parut fantastique, et particulièrement lumineux grâce à son compagnon. Tout paraissait chaleureux et semblait l'accueillir à bras ouverts... Mais elle n'avait encore jamais croisé quiconque.

Hotaru avait alors douze ans quand Kaoru lui proposa d'aller voir quelque chose de secret. Il l'emmena à l'extérieur du manoir, et la conduisit dans un endroit bien plus loin que d'habitude. Ils s'approchèrent, main dans la main - sans quoi elle aurait fait demi-tour et pris les jambes à son cou -, d'un grand pré. Kaoru siffla et appela par des noms étranges des choses encore inconnues pour la jeune fille. Et finalement, ils vinrent à leur rencontre.

C'était des chevaux.

Deux quadrupèdes qui trottaient ou galopaient, penchaient la tête pour brouter... Incroyablement grands. Hotaru était sidérée et fascinée par ces animaux. Ils revinrent le plus souvent possible et sympathisèrent avec eux, jusqu'à pouvoir les enfourcher. Ils connaissaient si bien les deux équidés qu'ils parvenaient à les monter sans trop de peine. Un jour, Kaoru amena un inconnu. Hotaru était presque effrayée : il ne portait pas d'habits bien soignés mais des vêtements déchirés et très sales, ne s'était pas rasé depuis des jours... Il leur apprit l'équitation et gagna peu à peu un minimum de confiance de la jeune fille.

Ils coulèrent des jours heureux, et arrivaient à dissimuler leur pratique de l'équitation aux membres de la famille. Hotaru avait maintenant 15 ans, et Kaoru lui parla du lycée et de l'enseignement que les gens normaux recevaient. Il lui proposa de tout quitter pour venir dans un pensionnat d'équitation, mais pour cela, il faudrait de l'argent et en piquer à leurs parents... Il s'était arrangé pour les formulaires - l'adolescente ne connaissait pas ce terme, mais c'était tout bon de ce côté là. La jeune fille était prête à tout pour rester avec lui, aussi accepta-t-elle immédiatement. Ils planifièrent leur fugue et partirent. Malgré leur départ dans la nuit préparé avec précaution, il y avait toujours des servantes qui faisaient machinalement le tour du manoir. Ils essayèrent de se cacher, et seul Kaoru fut pris. Il s'écria alors, avant que la servante ne le ramène dans sa chambre : "Je la rejoindrai ! Elle réussira !" La vieille dame n'y comprit rien, mais Hotaru avait clairement compris qu'elle ne devait pas l'attendre et continuer la fugue.

Et elle partit.

Elle utilisa des trains, comme lui avait tout expliqué le jeune garçon, mais se sentait extrêmement mal à l'aise avec toutes ces personnes. Elle avait une valise pleine d'habits gothiques achetés en cachette qu'elle n'avait jamais pu porter. Elle arriva à S*E*A après de longs efforts pour sa première année, où elle fut reçue par des millions de questions. Elle était effrayée sans la présence de Kaoru, aussi se ferma-t-elle totalement aux autres, sans rien dire, retournant à ses vieilles habitudes de muette.

Une année passa, et elle n'avait aucune nouvelle de Kaoru. Elle entama sa deuxième année, plus triste que jamais, le coeur serré, sans aucun ami. Elle trouva refuge auprès des chevaux qui lui rappelaient toutes ces années passées avec le jeune garçon...

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